J'étais dans une sorte d'extase, par l'idée d'être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber .

Stendhal

 

 

"Il y a un coeur de la culture occidentale, un coeur plus intérieur qu’Athènes, ou Rome, un coeur qui pour l’art ou la poésie d’Occident est l’équivalent de Jérusalem. Et ce coeur c’est Florence. Et dans ce coeur, il y a eu un événement : Dante.

Tout ce qu’on voit à Florence, tout ce qu’il y a à voir ou à y revoir, est plus ou moins influencé par Dante."

Ph. Sollers

 

 

"S’il y a un lieu dans Florence qui représente le point géométrique de la trace du passage de Dante, c’est bien le Baptistère Saint Jean. Il en parle dans le 19 ème chant de l’Enfer, quand il voit le rocher qui est percé de mille trous, et ces trous ne lui paraissent pas plus grands ni plus petits que ceux, dit-il, qu’on voit dans « son beau Saint Jean ». A l’intérieur du Baptistère, sur la pavement se trouve une inscription en cercle qui dit ceci : « Je suis le soleil, je suis la roue mue par le feu dont la torsion fait virer les sphères ». Ce vers peut se lire indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche et il est tracé en cercle et il est indubitable qu’il a inspiré, dans sa double lecture circulaire, Dante dans le dernier vers de la Comédie : « L’amour qui meut le soleil et les autres étoiles."

Ph. Sollers