Marilyn : black and white

Une actrice qui me fascine par son talent, par sa beauté, par son destin... Dont la détresse me touche.

Une de celles qui a été la plus photographiée, notamment en noir et blanc.

 

" The Misfits ", on the set

Espiègle

The Black Sitting” by Milton Greene, 1956

Sexy

Photos du dernier film (inachevé) de la star : « Something’s got to give »

Virginale

Et surtout profondément malheureuse

A l'aide à l'aide

A l'aide

Je sens la vie qui se rapproche

alors que tout ce que je veux

c'est mourir...

 

Marilyn Monroe, au Dr Mike Fayer (1958), Fragments, p163

 

Naître avec un pied bot, un membre atrophié, un visage repoussant, afficher un handicap visible vous attire sympathie, pitié ou au contraire provoque la répulsion et le rejet. Il assigne votre place au sein de la communauté des gens "normaux" et dès lors la communication s'établit sur des bases claires.

 

Quand la beauté, le charisme, l'intelligence, le talent..., renvoient au monde entier l'image du bonheur et du succès, vivre avec ce handicap devient parfois, un supplice.

 

Alors au jour le jour il faut compenser, lutter pour donner le change et continuer à renvoyer aux "gens normaux" les signaux qu'ils attendent de vous.

 

 

En lisant "Fragments"(1), qui rassemble divers écrits bruts de Marilyn (je dirais des bribes, des lambeaux de vie), on perçoit combien cette lutte est inégale, comment la souffrance qui accompagne chacun des actes de sa vie quotidienne, de sa vie amoureuse, de sa vie professionnelle, va finir par l'emporter hors de ce monde, vers la tombe ou l'asile.

 

Pas besoin d'avoir beaucoup lu Freud (qu'elle connait bien) pour saisir que fuir à la fois l'image de la mère -qui finira folle- et chercher dans tous les hommes l’amour et le réconfort d'un père inconnu, ne l'aide pas à sortir de ce marasme psychologique.

 

Alors Marilyn se drogue, s'allonge avec le premier homme qui passe, séduit un président, un chanteur mafieux, un roi de la pègre, un écrivain célèbre... mais surtout, de psychanalyses en psychanalystes -avec lesquels elle va aussi finir par coucher-, elle cherche à comprendre, à traquer au tréfonds d'elle-même, la bête immonde qui l'étouffe (2).

 

L'issue, elle la connait, elle la réclame dans ce petit poème que j'ai retranscrit plus haut.

 

 

 

 

Bert Stern "The last sitting"

Ce document est bouleversant. C'est un témoignage éloquent sur la souffrance psychique et la révélation d'une intelligence toute entière tendue vers le déchiffrage du soi.

 

Oh comme j'aimerais être

morte - absolument non existante -

partie loin d'ici - de partout mais comment le ferais-je

il y a toujours des ponts - le pont de Brooklyn

Mais j'aime ce pont

...

Donc

il faudrait que ce soit un autre pont

un pont moche et sans vue - sauf

que j'aime chaque pont en particulier - il y a quelque chose en eux et d'ailleurs je n'ai

jamais vu un pont moche

 

Poème non daté ( .. elle était un poète au coin de la rue essayant de réciter ses vers à une foule qui lui arrache ses vêtements - Arthur Miller-)

 

(1) FragmentsMarilyn Monroe

 (2) Il est utile de lire en parallèle Marilyn dernières séances, publié chez Grasset (2006), par le psychanalyste Michel Schneider

 

 

 

Au hasard des expositions...